PEEL - 1982 - visionner le court- métrage

J'ai trouvé ce court intéressant à cause de ce que je connais et comprends de Jane Campion; défendre la place de la Femme dans un monde d'hommes, et paradoxalement la perte de virilité et de contrôle de l'Homme sur son environnement.
Sans cette base, je ne saurais dire si ce court vaudrait le coup d’œil ou non...

En gros, ce tout premier court possède les germes de son cinéma (tel que je le vois), sans les ambitions formelle. Mais déjà avec une utilisation singulière de gimmicks dérangeants (gros plans et cadrages chelous)

6.5/10

J'ai aussi trouvé ce premier court intéressant. Ce que j'ai remarqué c'est que Jane Campion joue déjà (avec les moyens du bord) sur les couleurs en utilisant tout ce qui est à sa disposition (de l'orange du fruit à la chevelure rousse des personnages en passant par les sièges rouge intérieur de la voiture). Pour moi elle a trouvé un moyen très parlant d'évoquer les "blocages " dans les relations (familiales) en jouant sur l'opposition de la voiture à l'arrêt avec les voitures défilant en arrière plan à toute vitesse. Autre caractéristique de son cinéma : la scène est très "datée". Dans tout ce que j'ai pu voir de la réalisatrice ces films sont toujours ancrés dans une époque particulières et ici entre la voiture et les vêtements on peut dire que c'est le cas.

Jane Campion nous prévient; histoire vraie et famille réelle, remerciant les personnages réels? La réalisatrice explore ici la difficulté pour chacun de trouver la bonne place dans une famille: le père Tim ne se comporte pas toujours comme tel: il ordonne des choses légitimes à son fils (ramasser les épluchures de pamplemousse, ce dernier doit avoir une portée symbolique, mais laquelle?) , mais pour autant le met en danger en ce bord de route très passant et anxiogène. La sœur Katie se comporte en petite sœur, sans s'intéresser un seul moment à son neveu, qu'elle jalouse sans doute, elle est d'ailleurs sur le siège arrière de la voiture, comme une petite fille... le fils Ben teste sans cesse la patience du père, pour l'aider peut-être inconsciemment à occuper cette place? Les plans très rapprochés des visages et des yeux sont une bonne idée, cassant le rythme et nous aidant à percer un peu leur mystère. Mais ce moment de vie de cette famille laisse perplexe, et frustre par l'absence de réponses à nos questions légitimes- comme souvent dans l'univers de la réalisatrice.